DIAGNOSTIC DU SIDA |
- Classification clinique des différents stades de l'infection par le VIH
- Circonstances de diagnostic du VIH
- Dépistage du VIH
- En pratique
- Quelques graphiques et cartes
Beaucoup de livres, d'articles, de colloques et de séminaires de spécialistes ont été consacrés aux questions traitant du diagnostic du SIDA, de l'utilité des tests de confirmation avec une clinique évocatrice, des critères d'entrée dans le stade SIDA, des protocoles polyantirétroviraux ... Nous nous bornerons donc à quelques rappels succins. Il vaut mieux se reporter à toute cette littérature pour avoir des détails et les dernières mises au point. On peut consulter les liens Internet de l'OMS concernant le VIH (en anglais).
Par contre, le diagnostic biologique des infections opportunistes occupe une longue place de ce chapitre.
Classification clinique des différents stades de l'infection par le VIH :
- Stade A : Assymptomatique
- Stade B : Symptomatique, avec des conditions imputables au VIH
- Stade C : Stade SIDA véritable
Signes cliniques de chacun des stades (ordre alphabétique) :
Stade B : Angiomatose bacillaire Candidose oropharyngée Candidose vulvaire récidivante ou resistante Dysplasie cervicale ou carcinome cervical Diarrhées > un mois Fièvre > 38.5 pendant un mois Leucoplasie chevelue Maladies inflammatoires pelviennes Neuropathie périphérique Purpura thrombopénique idiopatique Zona répété | Stade C : Candidose profonde Cancer cervical invasif Coccidiomycose disséminée Cryptosporidiose chronique Encéphalopathie Herpes chronique ou pulmonaire Histoplasmose disséminée ou extrapulmonaire Infection à CMV Isosporose intestinale chronique Leukoencéphalite multifocale progressive Lymphome immunoblastique Mycobateriose atypique (MAC, kansasii, xenopi) disséminées ou extrapulmonaires Mycobactérioses diverses disséminées Pneumonie à Pneumocystis carinii Pneumonies à répétition Sarcome de Kaposi Septicémies récurrentes à Salmonelles Toxoplasmose cérébrale |
Tableau extrait du Merck index 17th edition
Circonstances de diagnostic du VIH :
- Aspect clinique évocateur : cf. tableau
- Partenaire HIV +
- Personne à risque (toxicomane, prostituée, coopérant !...)
- Femme enceinte : voir grossesse et VIH
- Demande du patient (doutes, arrêt du préservatif, examen prénuptial)
- Enfant né d'une mère séropositive
- En routine dans les banques de sang
- En préopératoire
Dépistage du VIH :
Deux types de kits sont disponibles au dépistage du VIH :
- Les kits ELISA, en cupules, barrettes ou plaques, nécessitant soit une lecture optique, soit un système dédié (abbott IMX par exemple), adaptés aux grandes séries (mais pas au coup par coup), de bonne sensibilité et spécificité, pour un coût moyen au test d'environ 1 $ US (1994).
- Les kits simples dits "rapides", à lecture visuelle, adaptés au coup par coup (mais pas aux grandes séries), de bonne sensibilité mais de spécificité inférieure à l'ELISA, pour un coup moyen au test de 2-2.5 $ US (1994)
Pour plus de détails, on peut se reporter à la comparaison de kits effectuée par l'OMS (33 tests ELISA et 37 tests rapides).
En cas de résultat positif, les résultats doivent normalement être confirmés par un deuxième test comme le western blot, inaccessible aux laboratoires de petite taille. Il faut donc procéder à un envoi du prélèvement vers le centre de référence le plus proche.
En pratique :
Dans les dispensaires, à moins de contraintes géographiques ou saisonnières particulières, il vaut mieux envoyer les prélèvements dans un plus gros laboratoire, ce qui reviendra à diminuer le coût d'achat d'un kit complet qui peut vite périmer sans avoir été utilisé entièrement.
Dans les laboratoires des CM et des CMA, à moins d'une grosse banque de sang, utiliser aussi des tests rapides.
Dans les gros laboratoires et les centres de transfusion, préférer les test ELISA. De plus, l'achat d'une petite chaîne permet aussi de réaliser d'autres sérologies.
Lorsque l'on ne dispose pas de tests, ou en attendant un résultat pour lequel on a du envoyer le prélèvement, une personne présentant quelques signes cliniques du stade B ou un signe clinique du stade C peut être considéré comme potentiellement et/ou probablement infecté par le VIH.
Voici certains critères qui ont été définis par l'OMS à Bangui en 1992. Ils ont déjà 8 ans, mais peuvent servir d'exemple.