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PARTICULARITES HEMATOLOGIQUES EN AFRIQUE NOIRE


dernière modification le 09/13/2024




Il existe certaines différences de "normales biologiques" entre le caucasien et l'africain noir, particulièrement dans le domaine de l'hématologie. On note aussi quelques différences dans le domaine des hémopathies malignes.


Leucocytes :

Fréquente leucopénie avec neutropénie : 25 % des adultes noirs africains ont un nombre de PNN < 2.7 G/l, c'est une neutropénie constitutionnelle. On considère à peu près que 10 % de la population possède une neutropénie franche.

Cette neutropénie est retrouvée chez le nouveau-né (moyenne de 12.6 G/l dans une cohorte de nouveaux-nés nigérians contre 20 G/l dans une cohorte de caucasiens américains).

Cette neutropénie peut entraîner une fausse lymphocytose relative, mais elle n'est pas absolue (lymphocytes < 4 G/l).

Forte éosinophilie liée aux parasitoses endémiques.

Forte prépondérance de lymphocytes de type B au détriment des lymphocytes de type T. Cela entraîne une diminution physiologique du rapport albumine / globulines du à une hypergammaglobulinémie et une hypoalbuminémie réactionnelle. Il est à noter que cette hypergammaglobulinémie est surtout le fait d'IgM.(IgG et A normales).


Plaquettes :

De même, légère thrombopénie physiologique chez l'africain noir (242 G/l en moyenne dans une cohorte européenne contre 196 G/l dans une cohorte ivoirienne).

30 % des africains noirs bien portant ont des plaquettes < 150 G/l, valeur considérée comme la base de la fourchette normale des plaquettes en Europe. Ce phénomène n'est pas associé à une splénomégalie.


Hématies :

Chez des nouveaux-nés nigérians âgés de 1 jour, on note une diminution entre les valeurs moyennes de l'hématocrite (0.45 contre 0.61), de l'hémoglobine (155 g/l contre 190 g/l) et du nombre d'hématies (4 T/l contre 5.2 T/l). Cette différence existe chez l'adulte, mais est beaucoup moins nette.

Cependant, les constantes érythrocytaires sont les mêmes pour les deux populations.


Hémostase :

En plus de la thrombopénie, il existe souvent des thrombopathies conduisant à des hypoagrégations aux inducteurs standards (ADP, ristocétine, collagène).

Le TP est globalement allongé par rapport aux populations caucasiennes, la fibrinolyse est globalement plus intense. Ceci expliquant peut-être la faible incidence des pathologies thrombo-emboliques en Afrique noire.

Peu de déficits congénitaux en facteur de la coagulation (ou sous-diagnostic de ces pathologies faute de moyens adéquats). Par contre, forte incidence des CIVD en pathologie obstétricale et des purpura fulminans en général.


Hémopathies malignes :

Prédominance des LAM chez l'enfant, contrairement aux populations caucasiennes dans lesquelles ce sont les LAL qui prédominent.

Le lymphome de Burkitt est l'hémopathie maligne la plus fréquente en Afrique (62 % des hémopathies)

Les LLC se présentent comme une maladie surtout hépatosplénique et assez peu ganglionnaire comme en Europe ou en Amérique du Nord.